3 000 000 de plaques d’immatriculation changent chaque année en France. Pourtant, une lettre reste invisible sur toutes ces plaques, comme si elle n’avait jamais existé pour les automobilistes. Ce n’est pas un hasard, ni une coïncidence technique : c’est le fruit d’une sélection minutieuse, taillée pour éviter la moindre confusion sur la route.
Pourquoi certaines lettres n’apparaissent jamais sur nos plaques d’immatriculation ?
Le système d’immatriculation des véhicules en France ne laisse aucune place à l’improvisation. Chaque plaque obéit à une architecture stricte : trois lettres, trois chiffres, deux lettres, sans mention du département ou de la région. Mais toutes les lettres ne sont pas invitées à la fête.
La lettre W a un statut particulier, réservée à des situations spécifiques. Mais il existe une lettre qui, elle, n’apparaît jamais sur les plaques classiques.
Le « I » et le « O » sont systématiquement écartés. La raison saute aux yeux : difficile de distinguer un « I » d’un « 1 », ou un « O » d’un « 0 », surtout à distance ou sous un éclairage incertain. Le « Q », parfois confondu avec le « O », reste toléré dans certaines séries, mais sous surveillance. Entre la circulation dense, les radars automatiques et la nécessité d’une lecture rapide par les forces de l’ordre, la lisibilité des numéros d’immatriculation devient un impératif quotidien.
La sélection des lettres ne repose pas seulement sur la clarté visuelle. La neutralité linguistique entre aussi en jeu. Aucune place pour des combinaisons douteuses ou à double sens sur les plaques.
Voici la manière dont certaines lettres sont utilisées ou exclues :
- Le « W » est réservé à des usages précis : véhicules en transit, immatriculations provisoires et situations temporaires.
Depuis 2009, le système SIV verrouille l’attribution des numéros d’immatriculation pour garantir à chaque automobiliste une reconnaissance immédiate, partout sur le territoire.
Les critères qui déterminent la sélection des lettres sont précis :
- Lisibilité : écarter toute similitude avec les chiffres, pour éviter les quiproquos.
- Neutralité : proscrire les associations de lettres qui pourraient prêter à confusion ou à polémique.
- Fonctionnalité : réserver certaines lettres, comme le « W », à des usages particuliers clairement définis.
Comprendre les règles officielles : quelles lettres sont interdites et pour quelles raisons
La réglementation française pose un cadre rigoureux : toutes les lettres ne sont pas admises sur les plaques d’immatriculation. Depuis la mise en place du système SIV en 2009, plusieurs caractères sont exclus, d’abord pour garantir la lisibilité, ensuite pour éviter toute confusion avec les chiffres. Les marges de manœuvre sont inexistantes.
Trois lettres, en particulier, n’ont pas droit de cité sur les plaques françaises : I, O et U. Le « I » se confond facilement avec le « 1 », le « O » avec le « 0 ». Quant au « U », il peut être mal interprété selon la police ou confondu avec un « V », surtout lors d’une lecture automatisée. Le « W », quant à lui, n’apparaît que dans des cas précis : immatriculations provisoires, transit international.
À cela s’ajoute la question des combinaisons : certaines associations de lettres sont systématiquement filtrées. Les autorités éliminent tout risque que des initiales ambiguës, équivoques ou offensantes se retrouvent sur les plaques d’immatriculation. Ce filtrage s’adapte en permanence, car la vigilance reste de mise au moment de l’attribution des séries.
Cette liste d’exclusions évolue au fil du temps. Le ministère de l’Intérieur ajuste régulièrement ses critères, en fonction des progrès technologiques et des nouveaux usages liés à la reconnaissance automatique. Ce travail de fond vise à préserver la clarté, la neutralité et la cohérence des plaques françaises.
Focus sur la lettre interdite : un choix dicté par la lisibilité et l’histoire
La lettre « I » symbolise à elle seule le souci de clarté qui guide l’attribution des plaques d’immatriculation françaises. Au-delà de la règle administrative, c’est une question de visibilité : impossible de différencier un « I » d’un « 1 » sur une plaque minéralogique vue de loin ou en mouvement. Les systèmes de lecture automatique déployés lors des contrôles ou aux barrières de péage rencontrent les mêmes difficultés. Cette confusion potentielle a suffi à bannir le « I » du dispositif SIV.
L’histoire du système d’immatriculation français montre que ce souci d’unicité et de clarté ne date pas d’hier. Dès les toutes premières séries, les caractères sujets à ambiguïté ont été éliminés. Le « O » et le « U » ont connu le même sort : le « O » risquant d’être lu comme un « 0 », le « U » comme un « V » ou autre selon la typographie. L’objectif reste inchangé : permettre d’identifier sans faille tout véhicule, quelle que soit la situation.
Voici les éléments clés qui structurent une plaque minéralogique homologuée :
- Format SIV : deux lettres, trois chiffres, deux lettres, sans indication régionale ni départementale
- Exclusion stricte de tout caractère susceptible de créer une confusion
- Police de caractères standardisée pour garantir la lisibilité des plaques
La réglementation n’est pas figée. Les exigences de sécurité routière, les avancées technologiques et la nécessité d’éviter toute erreur d’identification entretiennent une surveillance constante quant aux lettres autorisées.
Ce que cela change pour les automobilistes au quotidien
Aucune inquiétude au moment de recevoir une nouvelle plaque d’immatriculation : la lettre interdite n’a aucune chance de s’y glisser. Ce détail, prévu par le système SIV actif depuis 2009, facilite la vie de tous, des conducteurs aux forces de l’ordre. Plus de confusion possible entre un « I » et un « 1 », ni d’erreur lors d’une lecture rapide d’un numéro d’immatriculation sur la route ou sur un PV.
Pour les professionnels, c’est un vrai gain de temps. Les contrôles, les formalités et l’attribution des numéros suivent une logique claire, qui réduit considérablement les risques d’erreur. Les dispositifs automatiques, qu’il s’agisse de parkings ou de péages, reconnaissent instantanément les véhicules, sans hésitation due à une lettre ambiguë.
Dans les ateliers de plaques minéralogiques, cette règle évite les contestations et les retours. Les fabricants s’appuient sur un cahier des charges limpide : pas de « I », pas de « O », pas de « U ». Pour les automobilistes, aucune démarche supplémentaire n’est nécessaire : du choix du numéro à la pose de la plaque, tout est piloté par l’automatisation et la réglementation.
Ainsi, chaque plaque qui croise votre regard témoigne d’un choix réfléchi et invisible : celui de la clarté, au service d’une route où l’identification ne laisse place à aucun doute.

